Deux menhirs situés à proximité du sentier GR11, reliant Neuville-Bosc à Hénonville, sont visibles sur la gauche de ce chemin, surtout après les moissons.
"La pierre aux Coqs"
Menhir renversé, près de la ravine Gamine. Il s'agit d'une dalle de grès, plantée de champ, d'une longueur de 3m et large de 1,50m pour une épaisseur de 0,70m. Elle a un aspect massif et présente de nombreux creux à sa surface. Cette pierre s'est affaissée, une autre pierre la touche, moins imposante, et servait peut-être à la maintenir droite.
Son nom aurait probablement une signification liée à l'astre solaire à son lever, le moment où le coq (animal solaire par excellence) chante.
"La pierre Fritte"
Elle est située en lisière du bois de la Grande Groue.
Sous une certaine lumière, ce mégalithe possèderait de mystérieuses gravures. Il est en grès quartzeux, aussi haut que profond, haut de 1,70m à 2,10m. Il est légèrement penché, à son sommet trois cuvettes qui absorberaient 14 litres d'eau.
Elle se dresse sur un tertre verdoyant au milieux des pins sylvestres. Cruciforme, restaurée en gothique avec des voûtes du XVIème siècle, elle date de plusieurs époques.
Le chevet plat, sans abside, est du XIIIème siècle, il est formé d'un triplet et les trois baies représentent la Trinité.
Dans le prolongement du chevet se trouve un petit cimetière ombragé de cèdres séculaires.
La nef date du début du XVIème siècle. Le clocher central, carré coiffé en bâtière, est du XVIIème siècle. Sa cloche en bronze nommée "Marie-Anne" a été bénie en 1738 en l'honneur de Marie-Anne Rouville, marquise de Castellane, contesse desdits lieux et résidant au château de Tumbrel.
Cette cloche est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1912 et on peut y lire l'inscription suivante :
"L'an 1738, I AY été Bénie par Mre LAQUE de LARGILLIERE, curé de cette paroisse, et nommée MARIE ANNE par le haut et puissant seigneur Jean-Baptiste Marquis de CASTELLANE, Capitaine de Galère, Comte DESSOUDUN
BOISSECQ, La CROIX La BARRE St SOILIN Baron de NORANTE et DAURAN seigneur de NEUVILLE-BOSC, TUMBREL, CRESNES et par haute et puissante Dame Marie-Anne de ROUVILLE Marquise de CASTELLANE, son épouse, Dame et comtesse des dits-lieux".
Les fenêtres à têtes trilosées sont du XIIème siècle, certaines du XIIIème. Le retable date de la seconde moitié du XVIIIème siècle et représente la cène. A gauche et à droite du retable, deux statues de Saint Martin, sont du XVIème siècle, celle de gauche le représente donnant son manteau à un pauvre d'Amiens, celle de droite guérissant une jeune fille muette.
Saint-Martin jouissant d'une grande piété dans le diocèse de Rouen, beaucoup d'églises lui sont vouées dans l'évêché de Rouen. Il a été intronisé évêque de Tours le 4 juillet 371 et qui a contribué à l'évangélisation des campagnes par la décentralisation écclésiastique.
Un très bel autel à colonnes, des statues et un bas-relief portant les armoiries de Charles Le Moictier et ses alliances.
L'inscription commémorative de fondation par Charles Le Moictier date de 1644, elle est en marbre monolithe sculpté et gravé, et indique : "Messire Charles Le Moictier [...] seigneur de Tumberel [...] et Madame Suzanne de Gaudechart de Villotran son épouse ont fondé le [...] en ceste église par contrac du 10 octobre 1644 par devant N. Raffel notaire à Chaumont. Priez Dieu pour eux et pour leurs parents".
On peut voir également l'épitaphe de "Dame Geneviève Testu de Balincourt, épouse de Maître Nicolas Le Moictier, Chevalier seigneur de Tumberel, Neufvilobos, Treigny et autres lieux, décédée le 4 Octobre 1684 âgée de 38 ans."
Sans oublier le testament de Louis Paul, curé de Neuville-aux-Bosc pendant 30 ans, inhumé dans cette église le 13 Avril 1696, âgé de 63 ans : "Il partage et il donne aux pauvres. Sa justice reste dans les siècles des siècles".
Le clocher de la chapelle de Tumbrel carillonnait allègrement pour célébrer les épousailles de Jean-Baptiste et de Marie-Anne. Trois ans auparavant, nos mariés avaient déjà défrayé la chronique dans nos hameaux en dotant pour l'éternité l'église de Neuville-Bosc d'une superbe cloche. Le bel instrument avait été béni par "Me Jacques de Largillière, curé de cette paroisse, et nommé "Marie-Anne" par Haut et Puissant Seigneur".
Fidèles à leur paroisse, ils avaient choisi de s'unir sous ses cieux. Le prêtre André Jean Baptiste de Castellane, avec la permission du Vicaire général de Pontoise, reçut leur consentement mutuel et le consigna dans le registre de l'an 1741.
Voici l'acte de mariage retrouvé dans les registre BMS de la paroisse de Neufvilleaubos pendant l'année 1741.
"Le 9 janvier. Après la publications des bans du futur mariage entre haut et puissant seigneur Jean Baptiste de Castellane, Comte du dit lieu, Marquis de Grimault et de Fréjus, capitaine des Dragons, fils majeur de haut et puissant seigneur, Toussaint de Castellane, Marquis de Fréjus et de Dame Marie-Anne Félix de Cresset de la paroisse de Grimault, diocèse de Fréjus. Le dit futur époux demeurant ordinairement à Paris, rue des Bons Enfants, paroisse Saint Eustache, et entre haute et puissante demoiselle Françoise, Pauline de Castellane, fille de haut et puissant seigneur Jean Baptiste de Castellane, Marquis de Norante Auran, Seigneur de Neufvilleaubos à Tumbrel, capitaine des galères du Roy et de Dame Marie Anne Roüillé, demeurant à Paris au Palais Royal, paroisse Saint Eustache; lesquelles publivations ont été faites au prône de la messe paroissiale de Saint Eustache et au prône de la messe paroissiale de Neufvilleaubos et après la publication d'un bans dans la paroisse de Grimault, Monseigneur l'Evêque de Fréjus les aians dispensés des deux autres, comme il paroit par l'acte de dispense du 2ème jour du mois de décembre dernier, signé Albin vicaire général, dûment infirmé et contrôlé le 12 décembrer dernier, signé Maurine, sans qu'il ne soit trouvé d'autre empêchement que celui du troisième degré de consanguinité duquel empêchement ils ont été dispensés par un bref de notre Saint Père le pape, fulminé à l'officialité d'Aix par sentence du dix septième jour du mois de décembre 1740. Signé Pochonier, scellée de son sceau, contre signés par son secrétaire Ravanas. Vu en outre le certificat du sieur Curé de Grimault, diocèse de Fréjus, en date du onzième jour de décembre, signé Caron, légalisé par Albin vicaire général. Vu, le 12 décembre. Vu aussi le certificat du sieur vicaire de Saint Eustache en date du trente et unième jour de décembre, signé Pourés; portant en outre permission du curé de Neufvilleaubos de marier les dits époux. Vu aussi le consentement par écrit de Messire Toussaint de Castellane, Marquis de Grimault et de Fréjus, en date du 5 décembre 1740, signé Martin, notaire à saint Tropès en Provence, dont une expédition est restée attachée au contrat de mariage passé par devant Le Chanseur notaire à Paris qui est venu exprès à Tumbrel, le tout étant demeuré entre mes mains. Je soussigné, André Jean Baptiste de Castellane, prètre, docteur de Sorbonne, de la Maison de Navare, avec la permission de Monsieur le Curé de Neufvilleaubos ay reçu après les fiançailles célébrées le 8 janvier 1741, ce jourd'hui neuf du dit mois en la chapelle de Tumbrel, leur mutuel consentement de mariage et leur ay donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte église aiant obtenu permission de marier dans la dite chapelle de Monsieur l'Abbé Duguesclin, vicaire général de Pontoise, en présence de Messire Louis Claude de Béchamel, oncle de l'épouse, Maître des requêtes honoraire, de Messire Jean Baptiste de Castellane de Mazogue, cousin, de Messire Jean Joseph de Villeneuve, prêtre, abbé de Saint Gildas de Ruis, soussignés".